Méditation proposée par le Père Guy Ioux, 29 novembre 2020‘’
Prenez garde … Veillez …’’!
Nous sommes habitués à de telles recommandations depuis le début de cette pandémie mondiale qui nous est tombée dessus à l’improviste et qui nous a trouvés endormis dans nos certitudes et notre ronron quotidien.
Plus que de simples conseils, le message de ce 1° Dimanche de l’Avent veut nous parler de l’absence de Dieu, et cette absence rejoint concrètement notre expérience actuelle.
C’est déjà ce dont le prophète Isaïe se plaignait dans sa prière au Seigneur : ‘’Tu nous as caché ta face’’ !
Notre vie quotidienne, avec toutes ses contraintes, paraît parfois bien loin des réalités spirituelles de notre foi. Si encore, lorsque nous faisons appel au Seigneur, au milieu de nos doutes et de nos épreuves … si parfois nos appels désespérés recevaient une réponse immédiate et réconfortante! Mais nous avons trop souvent l’impression que le Seigneur reste sourd à nos supplications.
Absent trop souvent de notre pensée ou de notre cœur, le Seigneur paraît l’être davantage encore de notre monde actuel. Notre société laïque veut bannir sa référence au cœur de nos constitutions et de notre environnement, au cœur de ce qui est appelé à nous faire vivre.
Des voix discordantes s’acharnent à vouloir le rayer de notre passé. Nous sommes un ‘’petit reste’, inquiets pour l’avenir, inquiets pour ce monde qui cherche à se construire sans Dieu.
Les connaissances scientifiques de nos chercheurs prétendent de plus en plus constituer une explication de l’univers, s’approprier la maîtrise de la vie et de ses manifestations, repousser tout ce qui pouvait apparaître pour les croyants comme un domaine réservé à un Dieu créateur. Ce Créateur apparaît de moins en moins nécessaire pour des hommes qui se croient capables de réaliser et d’assumer leur bonheur sans son aide. Mais subitement quelques petits cailloux sont venus enrayer et fragiliser les rouages de nos certitudes et les priorités d’un ‘’mieux vivre’’.
Cette absence de Dieu ne cadre pas avec ce que nous avons appris de la présence universelle et indispensable d’un Dieu Créateur et Sauveur.
Nous nous interrogeons: qu’en sera-t-il après nous, devant cet échec apparent de notre foi chrétienne et devant cette conviction de l’homme de vouloir se passer de Dieu? L’absence momentanée de Dieu ne signifie pas qu’il n’existe pas, que nous n’avons plus besoin de lui, ou encore qu’il nous a définitivement abandonnés, au milieu de nos désordres et de nos souffrances. Pour nous chrétiens,le Seigneur nous est présent d’une autre manière pour construire le Royaume de son Père qu’il a inauguré; présent avec nous, jusqu’à la fin du monde, comme il nous l’a affirmé, même si parfois il nous paraît loin de notre réalité quotidienne.
Le temps de l’Avent devient une période de veille pour guetter l’Avènement du Seigneur, le temps des recommencements qui nous invite à l’espérance. La célébration inhabituelle de Noël veut surtout reconstruire une présence qui nous manque, la présence de Celui qui est venu habiter avec nous et vivre parmi nous, la présence de Celui qui nous a quittés sans nous abandonner puisqu’il veut demeurer avec nous, la présence de Celui qui nous entraîne avec Lui à édifier sans cesse un monde d’Amour et de Paix!