Confinement pour la vie et dans la prière.

La vie.

Merci les médias qui chaque jour nous font revivre les sommes immenses de dévouements pour assurer la santé et la vie. Merci au personnel médical que nous applaudissons à 20 heures. Merci aussi au porteur qui m’apporte le journal à 5 heures. Merci aux employés qui assurent la propreté et le bon fonctionnement de tous les services. Merci à tous ceux qui veillent à l’approvisionnement dans les commerces. Merci aux porteurs de repas dont je suis bénéficiaire. Et la liste serait longue si l’on voulait énumérer tous les gestes de soutient  matériel ou moral qui se manifestent au sein des familles, du voisinage, des localités.

Et l’on disait que le français était individualiste, égoïste. Ça réchauffe de voir toutes les ressources de solidarité, d’amour qui sont au cœur de l’homme.

Et celui qui croit que Dieu est amour peut voir là une manifestation de la vie de Dieu annoncée dans l’Evangile du jour. Dans ce royaume dont le « code civil » ne comporte qu’un seul article : « Tu aimeras ».

La Prière. 

Dans notre monde bercé dans la laïcité, on n’en parle beaucoup moins. Cependant, dans la conversation plus intime, la prière est souvent évoquée. Prière pour soi même, pour les proches, pour ceux qui sont le plus éprouvés, pour ceux qui souffrent ou qui meurent dans la solitude. Souvent de la part de ceux qui n’ont pas souvent la religion à la bouche. Qui peut savoir ce qui se passe entre Dieu et chacun de ses enfants ?

Les confinés du Cénacle.

Portaient-ils le masque homologué ? Se tenaient-ils à distance réglementaire ? Quand pourraient-ils aller au loin (100 Km) ? Pourtant, il y a tant à faire, jusqu’aux extrémités de la terre disait-il. Ils doivent attendre un évènement dont ils n’ont pas la date. Tant d’éléments qui nous ressemblent. Alors, que font-ils ? Que pourrions-nous faire pour leur ressembler ?

Ils prient. 

Au jour de l’Ascension, Jésus a disparu au regard des siens. Ils s’en sont retournés du mont des Oliviers à Jérusalem. Ils se rendent au Cénacle pour un temps de prière. Une grande mission les attend ; mais pour cette mission, ils ne seront pas seuls. Jésus leur a promis la venue de l’Esprit Saint. Pendant dix jours, ils vont rester en prière pour se préparer à sa venue.

C’est également important pour nous : avant de prendre des décisions qui engagent toute une vie, nous pouvons commencer par un temps de prière. Quels que soient nos engagements, nous avons tous besoin de ces temps de prière. Ils nous permettent de nous ajuster à ce que Dieu attend de nous. C’est son amour que le monde doit pouvoir reconnaître en nous.

Dans cette Église naissante, saint Luc souligne la place de Marie, la Mère de Jésus. Elle était présente dans le groupe des apôtres ; elle l’est aussi dans l’Église d’aujourd’hui. Nous ne pouvions rêver d’un meilleur accompagnement. Aujourd’hui comme autrefois, elle est là pour nous renvoyer au Christ et à son Évangile. Elle ne cesse de nous dire : « Faites tout ce qu’il vous dira. » Et ce que Jésus nous dit, c’est de puiser à la Source d’eau vive qui est en Dieu. Dans l’Évangile de ce jour, c’est Jésus qui est en prière ; tout commence par ces paroles : « Père, glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie. » Ainsi, comme tu lui as donné pouvoir sur tout être de chair, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés.

La vie.

La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ.

La vie. N’est-elle pas au centre de toutes les préoccupations des habitants de notre monde ? Que de dévouements auprès de toute personne souffrant de l’épidémie actuelle. La fraternité se manifeste dans tous les milieux sociaux. On risque sa vie pour sauver celle des autres. On donne son temps, on donne de ses biens pour soulager des souffrances physiques et morales.

« La vie c’est qu’ils te connaissent » mais  « nul n’a jamais vu Dieu, sinon celui qui vient de Dieu et qui nous l’a fait connaître ». Connaître : naître avec : vivre la même vie. Dans leur petite communauté, les disciples se rappellent certainement les paroles et les actes de Jésus. C’est là qu’ils pourront faire la connaissance de Dieu. Alors, ils se rappellent toutes ses actions envers les pauvres, les malades, les pécheurs, les étrangers, les exclus. Ils se rappellent son dernier entretien sur le royaume de Dieu et la promesse de l’Esprit Saint pour qu’ils en témoignent jusqu’aux extrémités de la terre .

Ici, pour terminer dans le concret, on peut lire les actes des apôtres, la vie des saints et celle des témoins de notre temps.  Voir comment, avec l’Esprit Saint, ils ont révélé Dieu par leur vie. Et voir aussi comment leur emboiter le pas. Et travailler à la vie du Royaume.

« Bocains, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. » Comme eux, nous avons peut-être  la tentation de trop regarder le ciel !

C’est alors que le Christ nous ramène les pieds sur terre !

Va ! Vis ! Partage ! Sois fraternel !

Je suis avec toi à chaque instant ! .

« Vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusque dans le Bocage Bressuirais. »

Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde. Père saint, garde-les unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.  Avec Marie et avec toute l’Église, nous nous tournons vers toi, Seigneur ; nous nous préparons à accueillir le don de ton Esprit. Fais que notre cœur soit disponible et accueillant pour que notre vie dise quelque chose de ton amour. Amen

Père Claude MOUSSOLO