6ème dimanche de Pâques : Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, dit le Seigneur ; mon Père l’aimera,
et nous viendrons vers lui.
Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.
Dans l’Evangile de jeudi dernier, Saint Jean nous a rappelé les paroles de Jésus : « aimez-vous les uns les
autres comme je vous ai aimés ». La situation exceptionnelle que le monde vit en ces mois bouleverse ce qui
paraissait inéluctable il y a peu. On parlait de lutte contre l’individualisme, du besoin de rapprochement
entre tous et voilà que l’on nous met des barrières sanitaires, une distanciation sociale… Inversion des
objectifs ou simples changements de la méthode d’expression des relations ?
Des métiers entièrement dédiés aux personnes étaient négligées, n’étaient pas reconnus et aujourd’hui on
veut attribuer des médailles ! Toutes ces petites mains indispensables au service des autres retrouvent grâce
aux yeux de tous… Ce virus infiniment petit serait-il en mesure de rappeler à chacun, gouvernants et simples
citoyens, que le service de l’homme a plus de valeur que toute production de richesses matérielles ?
C’est bien ce que Jésus rappelait : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on
aime » : donner sa vie, par son métier, sa présence, un appel téléphonique aux personnes seules ou à ceux
de nos proches que la vie trépidante nous fait oublier par moments.
Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements.
Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous :
l’Esprit de vérité,
En ce dimanche la liturgie nous redonne de vivre la relation intime entre Jésus, le Père et l’Esprit. Les
commandements, qu’il nous faut interpréter comme invitations plutôt que des ordres, nous maintiennent
sur le chemin de l’amour filial de Jésus avec le Père. Le don d’aimer nous vient de Dieu…Jésus l’a vécu au
point de donner sa vie pour racheter les errements de l’humanité et il annonce aux disciples que le Père leur
donnera un Défenseur, l’Esprit de vérité. Bouleversement pour les disciples : Jésus va les quitter… mais leur
annonce un soutien permanent qui leur donne la force de suivre son exemple, de vivre le même amour avec
le Père, notre Père. C’est bien aussi notre foi, notre espérance, la force de l’Esprit donnée lors des
célébrations comme l’indique la lecture des Actes des Apôtres : Alors Pierre et Jean leur imposèrent les
mains, et ils reçurent l’Esprit Saint.
Vous, vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi.
Par le baptême nous sommes entrés dans la grande famille des frères de Jésus, des fils de Dieu Nous
reconnaissons sa présence en nous et la fête de la Pentecôte va nous revivifier de la force de l’Esprit que
Jésus a annoncé pour les disciples que nous sommes. Depuis plusieurs semaines nous sommes en manque,
en peine de ne pouvoir communier et pourtant nous partageons tout ce qui fait la richesse et la pauvreté du
monde par la communion spirituelle au travers des célébrations télévisuelles ou par internet. Heureusement
nous allons bientôt pouvoir revivre les célébrations « comme d’habitude »… C’est bien là le risque…revenir
à nos habitudes.
L’accompagnement des défunts n’a pas pu être vécu dans la sérénité pour les familles, les mariages et
baptêmes sont reportés… autant de conséquences de cette pandémie qui nous montrent que la présence
des communautés chrétiennes au cœur du monde est essentielle, qu’elle est signe visible de l’amour de Dieu
pour l’humanité, que cet amour se manifeste par notre propre attention aux autres, notre souci du lien
fraternel, la proximité et la vérité de la relation.
Gardons l’espérance des enfants de Dieu qui accueillent son amour et essaient de le vivre chaque jour dans
la fidélité au Christ Jésus avec la force de l’Esprit.
Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé
de mon Père ; moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui.
Pierre Bureau